Книга: А.С. Пушкин. Полное собрание сочинений в 10 томах. Том 10
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1830

288. Е. Ф. ТИЗЕНГАУЗЕН

 

 

1 января 1830 г.
В Петербурге.

 

Язык и ум теряя разом…

 

Bien entendu, Comtesse, que vous serez un vrai Cyclope. Acceptez cette platitude comme une preuve de ma parfaite soumission à vos ordres. Si j’avais cent têtes et cent coeurs, ils seraient tous à votre service.
Agréez l’assurance de ma haute considération.

 

1 janvier.

 

Pouchkine.

 

289. Н. И. ГНЕДИЧУ

 

 

6 января 1830 г.
В Петербурге.

 

Я радуюсь, я счастлив, что несколько строк, робко наброшенных мною в «Газете», могли тронуть вас до такой степени. Незнание греческого языка мешает мне приступить к полному разбору «Илиады» вашей. Он не нужен для вашей славы, но был бы нужен для России. Обнимаю вас от сердца. Если вы будете у Andrieux , то я туда загляну. Увижусь с вами прежде.

 

Весь ваш Пушкин.

 

290. А. Х. БЕНКЕНДОРФУ

 

 

7 января 1830 г.
В Петербурге.

 

Mon Général,
M’étant présenté chez Votre Excellence et n’ayant pas eu le bonheur de la trouver chez elle, je prends la liberté de lui adresser la demande qu’elle m’a permise de lui faire.
Tandis que je ne suis encore ni marié, ni attaché au service, j’aurais désiré faire un voyage soit en France, soit en Italie. Cependant s’il ne me l’était pas accordé, je demanderais la grâce de visiter la Chine avec la mission qui va s’y rendre.
Oserais-je vous importuner encore? Pendant mon absence, M-r Joukovsky avait voulu imprimer ma tragédie, mais il n’en à pas reçu d’autorisation formelle. II me serait gênant, vu mon manque de fortune, de me priver d’une quinzaine de milles roubles que peut me rapporter ma tragédie, et il me serait triste de renoncer à la publication d’un ouvrage que j’ai longtemps médité et dont je suis le plus content.
M’en rapportant entièrement à Votre bienveillance, je suis, Mon Général,
de Votre Excellence
le très humble et très obéissant
serviteur

 

Alexandre Pouchkine.

 

7 janvier

 

1830.

 

291. М. Н. ЗАГОСКИНУ

 

 

11 января 1830 г.
Из Петербурга в Москву.

 

Милостивый государь
Михайло Николаевич,

 

Прерываю увлекательное чтение Вашего романа, чтоб сердечно поблагодарить Вас за присылку «Юрия Милославского», лестный знак Вашего ко мне благорасположения. Поздравляю Вас с успехом полным и заслуженным, а публику с одним из лучших романов нынешней эпохи. Все читают его. Жуковский провел за ним целую ночь. Дамы от него в восхищении. В «Литературной газете» будет о нем статья Погорельского. Если в ней не всё будет высказано, то постараюсь досказать. Простите. Дай бог Вам многие лета — т. е. дай бог нам многие романы.

 

С искренним уважением и преданностию, честь имею быть

 

Вашим покорнейшим слугою
А. Пушкин.

 

11 января 1830.

 

СПб.

 

292. Е. М. ХИТРОВО

 

 

Первая половина января 1830 г.
В Петербурге.

 

Vous devez me trouver bien ingrat, bien mauvais sujet. Mais je vous conjure de ne pas juger sur l’apparence. Il m’est impossible aujourd’hui de me rendre à vos ordres. Quoique sans parler du bonheur d’être chez vous il suffirait de la curiosité pour m’y attirer. Des vers d’un chrétien, d’un évêque russe en réponse à des couplets iceptiques! c’est vraiment une bonne fortune.

 

A. P.

 

293. А. Х. БЕНКЕНДОРФУ

 

 

18 января 1830 г.
В Петербурге.

 

Je viens de recevoir le lettre que Votre Excellence a daigné m’écrire. A Dieu ne plaise que je fasse la moindre objection à la volonté de celui qui m’a comblé de tant de bienfaits. Je m’y serais soumis même avec joie, si je pouvais seulement être sûr de n’avoir pas encouru son mécontentement.
Je prends bien mal mon temps, mon Général, pour recourir à votre bienveillance, mais c’est un devoir sacré qui m’y oblige. Des liens d’amitié et de reconnaissance m’attachent à une famille aujourd’hui bien malheureuse: la veuve du général Raievsky vient de m’écrire pour m’engager à faire quelques démarches en sa faveur, auprès de ceux qui puissent faire parvenir sa voix jusqu’au trône de Sa Majesté. Le choix qu’elle a fait de moi prouve déjà à quel point elle est dénuée d’amis, d’espérances et de ressources. La moitié de la famille est exilée, l’autre à la veille d’une ruine complète. Les revenus suffisent à peine pour payer les intérêts d’une dette immense. Madame Raievsky sollicite à titre de pension le traitement entier de feu son mari, réversible sur ses filles en cas de mort. Cela suffira pour la préserver de la mendicité. En m’adrossant à vous, Général, c’est plutôt le guerrier que le ministre, et l’homme bon et sensible, plutôt que l’homme d’état, que j’espère intéresser au sort de la veuve du héros de 1812, du grand homme dont la vie fut si brillante et la mort si triste.
Daignez agréer, Mon Général, l’hommage de ma haute considération.
Je suis avec respect
Votre très humble et très obéissant
serviteur
Alexandre Pouchkine.

 

1830, 18 janvier.

 

St-P.

 

294. М. О. СУДИЕНКЕ

 

 

22 января 1830 г.
Из Петербурга в Очкино.

 

Mon cher Soudenko, si vous n’avez pas été payé jusqu’à présent, c’est la faute de mon commissionnaire, qui avait égaré l’adresse du vôtre. Quant à moi, j’avais tout à fait oublié son nom, et vos 4000 vous attendaient tout cahetés, depuis plus de 6 mois.
Arrivé à Pétersbourg, je vous avais écrit à Чернигов (?) pour savoir au juste votre adresse, pour vous féliciter avec votre mariage et pour vous proposer 50 r. à prendre. Vous m’apprenez que vous avez perdu l’appétit et que vous ne déjeunez plus comme en temps jadis. C’est dommage; faites de l’exercice, venez en poste à Pétersbourg, et cela reviendra . Здесь у нас, мочи нет, скучно: игры нет, а я всё-таки проигрываюсь. Об Яковлеве имею печальные известия. Он в Париже. Не играет, к девкам не ездит и учится по-английски. Долгорукий приехал на днях. Этот подает надежду. Покамест умираю со скуки. Приезжай, мой милый, или с горя я к тебе приеду. Прощай, душа моя; будь счастлив и прости мне невольное несдержание слова.
А. Пушкин.

 

22 января 1830.

 

С.-Петербург.

 

295. П. А. ВЯЗЕМСКОМУ

 

 

Конец января 1830 г.
Из Петербурга в Москву.

 

Высылай ко мне скорее Дельвига, если ты сам не едешь. Скучно издавать газету одному с помощию Ореста, несносного друга и товарища. Все Оресты и Пилады на одно лицо. Очень благодарю тебя за твою прозу — подавай ее поболее. Ты бранишь «Милославского», я его похвалил. Где гроза, тут и милость. Конечно, в нем многого недостает, но многое и есть: живость, веселость, чего Булгарину и во сне не приснится. Как ты находишь Полевого? Чтенье его «Истории» заменило Жуковскому чтение Муравьева статс-секретаря. Но критика Погодина ни на что не похожа. Как бы Каченовского взбесить? стравим их с Полевым.
Правда ли, что моя Гончарова выходит за архивного Мещерского? Что делает Ушакова, моя же? Я собираюсь в Москву — как бы не разъехаться. Я напечатал твое «К ним» противу воли Жуковского. Конечно, я бы не допустил к печати ничего слишком горького, слишком озлобленного. Но элегическую — позволено сказать, когда невтерпеж приходится благородному человеку. Кланяюсь всем твоим и грозному моему критику Павлуше. Я было написал на него ругательскую антикритику, слогом «Галатеи» — взяв в эпиграф Павлуша медный лоб приличное названье! собирался ему послать, не знаю куда дел.

 

296. К. А. СОБАНЬСКОЙ

 

 

2 февраля 1830 г.
В Петербурге.

 

(Черновое)

 

C’est aujourd’hui le 9 anniversaire du jour où je vous ai vu pour la première fois. Ce jour a décidé de ma vie.
Plus j’y pense, plus je vois que mon existence est inséparable de la vôtre; je suis né pour vous aimer et vous suivre — tout autre soin de ma part est erreur ou folie; loin de vous je n’ai que les remords d’un bonheur dont je n’ai pas su m’assouvir. Tôt ou tard il faut bien que j’abandonne tout, et que je vienne tomber à vos pieds. L’idée de pouvoir un jour avoir un coin de terre en Crimée est la seule qui me sourit et me ranime au milieu de mes mornes regrets. Là je pourrai venir en pèlerinage, errer autour de votre maison, vous rencontrer, vous entrevoir…

 

297. К. А. СОБАНЬСКОЙ

 

 

2 февраля 1830 г.
В Петербурге.

 

(Черновое)

 

Vous vous jouez de mon impatience, vous somblez prendre plaisir à me désappointer, je ne vous verrai donc que demain — soit. Cependant je ne puis m’occuper que de vous.
Quoique vous voir et vous entendre soit pour moi le bonheur J’aime mieux vous écrire que vous parler. Il y a en vous une ironie, une malice qui aigrissent et découragent. Les sentiments deviennent pénibles et les paroles du coeur se tournent en pures plaisanteries en votre présence. Vous êtes le démon, c’est à dire celui qui doute et nie, comme le dit l’Ecriture.
Dernièrement, vous avez cruellement parlé du passé. Vous m’avez dit ce que je tâchais de ne pas croire — pendant 7 ans entiers. Pourquoi cela?
Le bonheur est si peu fait pour moi, que je ne l’ai pas reconnu quand il était devant moi. Ne m’en parlez donc plus, au nom du Christ. Le remords, si tant est que je l’eusse connu, le remords aurait eu sa volupté — un regret pareil ne laisse à l’âme que des pensées de rage, de blasphème.
Chère Ellénore, permettez-moi de vous donner ce nom qui me rappelle et les lectures brûlantes de mes jeunes années et le doux fantôme qui me séduisait alors, et votre propre existence si violente, si orageuse, si différente de ce qu’elle devait être. Chère Ellénore, vous le savez, j’ai subi toute votre puissance. C’est à vous que je dois d’avoir connu tout ce que l’ivresse de l’amour a de plus convulsif et de plus douloureux comme tout ce qu’elle a de plus stupide. De tout cela il ne m’est resté qu’une faiblesse de convalescent un attachement bien doux, bien vrai, et qu’un peu de crainte qu’il m’est impossible de surmonter.
Si jamais vous lisez cela, je sais bien ce que vous penserez — que de maladresse — il est humilié du passé, voilà tout. Il mérite bien que je le joue encore. Il a toute la fatuité de Satan son maître. N’est-ce pas.
Cependant en prenant la plume je voulais vous demander quelque chose — je ne sais plus quoi — ha oui — c’est de l’amitié. Cette demande est bien vulgaire, bien… C’est comme un mendiant qui demanderait du pain — le fait est qu’il me faut votre intimité.
Et cependant vous êtes toujours aussi belle que le jour de la traversé ou bien celui du baptême, lorsque vos doigts me touchèrent le front. Cette impression me reste encore — froide, humide. C’est elle qui m’a rendu catholique. Mais vous allez vous faner; cette beauté va pencher tout à l’heure comme une avalanche. Votre âme restera debout quelque temps encore, au milieu de tant de charmes tombés — et puis elle s’en ira et peut-être jamais la mienne, sa timide esclave, ne la rencontrera dans l’infini de l’éternité.
Et bien, qu’est-ce qu’une âme? Ça n’a ni regard, ni mélodie — mélodie peut-être…

 

298. К. М. БОРОЗДИНУ

 

 

Около (после) 4 февраля 1830 г.
В Петербурге.

 

(Черновое)

 

Издателям «Литературной газеты» вместо К. С. Сербиновича дали недавно в цензоры профессора Щеглова, который своими замечаниями поминутно напоминает лучшие времена Бирукова и Красовского — в доказательство позвольте привести Вам один из тысячи примеров: Давыдов в одном послании Зайцевскому и Казарскому говорит:

 

О будьте вы оба отечества щит,
Перун вековечной державы!

 

Цензор усомнился, можно ли допустить называть таковым образом двух капитан-лейтенантов и вымарал приветствие не по чину. Издатели решились прибегнуть к Вашему покровительству и просить, если только то возможно, дать другого, менее своенравного цензора, если уже невозможно возвратить г-на Сербиновича.

 

299. М. О. СУДИЕНКЕ

 

 

12 февраля 1830 г.
Из Петербурга в Стародуб.

 

Vous m’écrivez, mon cher Soudenko, une lettre si horriblement cérémonieuse que j’en suis tout étourdi. Les 4000 r. en question vous attendaient tout cachetés depuis le mois de juillet; mais j’avais perdu l’adresse de votre homme d’affaires et je n’avais pas la vôtre. Il y a un mois que M-r Lerch est venu revendiquer la somme et qu’il l’a touchée tout de suite. Je voulais vous envoyer le reçu qu’il m’a laissé, mais je ne sais ce que j’en ai fait. Pardon encore une fois, et merci pour la complaisance que vous avez eu d’attendre si longtemps.
Je quitte Pétersbourg ces jours-ci: je passerai probablement l’été à la campagne. Peut-être viendrai-je dans vos contrées. Vous me permettrez, j’espère, de venir frapper à votre porte. Si vous voulez m’écrire en attendant, adressez vos lettres e. в. Петру Александровичу Плетневу в Екатерининском Институте. Addio, a rivederla.
A. Pouchkine.

 

12 Février 1830.

 

300. В. Ф. ВЯЗЕМСКОЙ

 

 

1 марта 1830 г.
Из Петербурга в Москву.

 

Виноват я перед Вами, княгиня. Простите великодушно. На днях явлюсь к Вам с повинною. Целую Павлушу.

 

А. П.

 

301. П. А. ВЯЗЕМСКОМУ

 

 

14 марта 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

Третьего дня приехал я в Москву и прямо из кибитки попал в концерт, где находилась вся Москва. Первые лица, попавшиеся мне навстречу, были Н. Гончарова и княгиня Вера; а вслед за ними братья Полевые. Приезд государев сделал большое впечатление. Арестованные были призваны к Бенкендорфу, который от имени царя и при Волкове и Шульгине объявил, что всё произошло от неразумения, что государь очень обо всем этом жалеет, что виноват Шульгин etc. Волков прибавил, что он радуется оправданию своему пред московским дворянством, что ему остается испросить прощения, или лучше примирения, графини Потемкиной — и таким образом всё кончено и все довольны.
Княгиня Вера очень мило и очень умно говорила о тебе Бенкендорфу. Он извинялся перед Потемкиной: Quant à M-me Карцов tout ce qu’elle dit c’est comme si elle chantait… А жена твоя: Vous eussiez pu remarquer, Général, qu’elle chantait faux. Отселе изъяснения. Puisque nous sommes sur le pied de la franchise vous me permettrez, Général, de vous répéter la demande de la C-sse Potemkine: la réhabilitation de mon mari . — Он сказал ей, что недоволен твоим меморием. Я не читал его: что такое? Ты жалеешь о том, что тебя не было в Москве, а я так нет. Знаешь разницу между пушкой и единорогом? Пушка сама по себе, а единорог сам по себе. Потемкин и Сибелев сами по себе, а ты сам по себе. Не должно смешивать эти два дела. Здесь ты бы был, конечно, включен в общую амнистию, но ты достоин и должен требовать особенного оправдания — а не при сей верной оказии. Но это всё безделица, а вот что важно: Киселев женится на Лизавете Ушаковой, и Катерина говорит, что они счастливы до гадости. Вчера обедал я у Дмитриева с Жихаревым. Дмитриев сердит на Полевого и на цензора Глинку: я не теряю надежды затащить его в полемику. Дай срок. Прощай, помяни меня на вечере у Катерины Андреевны и пиши мне к Копу.

 

14 марта.

 

Запечатай и отошли записку Гагарину Театральному.

 

______

 

 

Вот тебе и другое письмо.

 

302. П. А. ВЯЗЕМСКОМУ

 

 

16 марта 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

У меня есть на столе письмо, уже давно к тебе написанное — я побоялся послать его тебе по почте. Жена твоя, вероятно, полнее и дельнее рассказала тебе, в чем дело. Государь, уезжая, оставил в Москве проект новой организации, контрреволюции революции Петра. Вот тебе случай писать политический памфлет, и даже его напечатать, ибо правительство действует или намерено действовать в смысле европейского просвещения. Ограждение дворянства, подавление чиновничества, новые права мещан и крепостных — вот великие предметы. Как ты? Я думаю пуститься в политическую прозу. Что твое здоровье? Каков ты с министрами? и будешь ли ты в службе новой? Знаешь ли ты, кто в Москве возвысил свой оппозиционный голос выше всех? Солнцев. Каков? Он объявил себя обиженным в лице Сибелева и цугом поехал к нему на съезжу, несмотря на слезы Лизаветы Львовны и нежные просьбы Ольги Матвеевны. Москва утихла и присмирела. Жду концертов и шуму за проект. Буду тебе передавать свои наблюдения о духе Московского клуба. Прощай, кланяюсь твоим. Не могу еще привыкнуть не у них проводить вечера мои. Кажется мне, что я развращаюсь.

 

16 марта.

 

303. А. X. БЕНКЕНДОРФУ

 

 

21 марта 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

Милостивый государь
Александр Христофорович,

 

В 1826 году получил я от государя императора позволение жить в Москве, а на следующий год от Вашего высокопревосходительства дозволение приехать в Петербург. С тех пор я каждую зиму проводил в Москве, осень в деревне, никогда не испрашивая предварительного дозволения и не получая никакого замечания. Это отчасти было причиною невольного моего проступка: поездки в Арзрум, за которую имел я несчастие заслужить неудовольствие начальства.
В Москву намереваяся приехать еще в начале зимы и, встретив Вас однажды на гулянии, на вопрос Вашего высокопревосходительства, что намерен я делать? имел я счастие о том Вас уведомить, Вы даже изволили мне заметить: vous êtes toujours sur les grands chemins .
Надеюсь, что поведение мое не подало правительству повода быть мною недовольным.
С искренним и глубоким почтением и совершенной преданностию честь имею быть, милостивый государь
Вашего высокопревосходительства
покорнейший слуга
Александр Пушкин.

 

21 марта 1830.

 

Москва.

 

304. А. X. БЕНКЕНДОРФУ

 

 

24 марта 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

Mon Général,

 

La lettre dont vous m’avez honoré, m’a causé un chagrin véritable; je vous supplie de m’accorder un moment d’indulgence et d’attention. Malgré quatre ans d’une conduite égale, je n’ai pu obtenir la confiance de l’autorité. Je vois avec peine que la moindre de mes démarches éveille le soupçon et la malveillance. Pardonnez-moi, mon Général, la liberté de mes doléances, mais, au nom du ciel, daignez entrer un instant dans ma position et voyez combien elle est embarrassante. Elle est si précaire que je me vois à tout moment à la veille d’un malheur que je ne puis ni prévoir ni éviter. Si jusqu’à présent je n’ai pas essuyé quelque disgrâce, je le dois, non à la connaissance de mes droits, de mon devoir, mais uniquement à votre bienveillance personnelle. Mais que demain vous ne soyez plus ministre, après-demain je suis coffré. M-r Boulgarine, qui dit avoir de l’influence auprès de vous, est devenu un de mes ennemis les plus acharnés à propos d’une critique qu’il m’a attribuée. Après l’infâme article qu’il a publié sur moi, je le crois capable de tout. lt m’est impossible de ne pas vous prévenir sur mes relations avec cet homme, car il pourrait me faire un mal infini.
Je comptais de Moscou aller à la campagne de Pskov, cependant si Nicolas Raievsky vient à Poltava, je supplie Votre Excellence de me permettre d’aller l’y trouver.
Agréez, Mon Général, l’hommage de ma haute considération et de mon entier dévouement
de Votre Excellence
le très humble et très obéissant
serviteur
Alexandre Pouchkine.

 

24 mars 1830.

 

Moscou.

 

305. Н. А. ПОЛЕВОМУ

 

 

27 марта 1830 г.
В Москве.

 

Сделайте одолжение, милостивый государь Николай Алексеевич, дайте мне знать, что делать мне с Писаревым, с его обществом и с моим дипломом? Всё это меня чрезвычайно затрудняет.
Весь Ваш
А. Пушкин.

 

306. П. А. ВЯЗЕМСКОМУ

 

 

Вторая половина (не ранее) 18 марта 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

Посылаю тебе драгоценность: донос Сумарокова на Ломоносова. Подлинник за собственноручною подписью видел я у Ив. Ив. Дмитриева. Он отыскан в бумагах Миллера, надорванный, вероятно, в присутствии и, вероятно, сохраненный Миллером, как документ распутства Ломоносова: они были врагами. Состряпай из этого статью и тисни в «Литературной газете». Письмо мое доставит тебе Гончаров, брат красавицы: теперь ты угадаешь, что тревожит меня в Москве. Если ты можешь влюбить в себя Елизу, то сделай мне эту божескую милость. Я сохранил свою целомудренность, оставя в руках ее не плащ, а рубашку (справься у княгини Мещерской), а она преследует меня и здесь письмами и посылками. Избавь меня от Пентефреихи. Булгарин изумил меня своею выходкою, сердиться нельзя, но побить его можно и, думаю, должно — но распутица, лень и Гончарова не выпускают меня из Москвы, а дубины в 800 верст длины в России нет кроме гр. Панина. Жену твою вижу часто, т. е. всякий день. Наше житье-бытье сносно. Дядя жив, Дмитриев очень мил. Зубков член клуба. Ушаков крив. Вот тебе просьба. Погодин собрался ехать в чужие края, он может обойтиться без вспоможения, но всё-таки лучше бы. Поговори об этом с Блудовым, да пожарче. Строев написал tables des matières «Истории» Карамзина, книгу нам необходимую. Ее надобно напечатать, поговори Блудову и об этом. Прощай. Мой сердечный поклон всему семейству.
В доносе пропущено слово оскорбляя.
Батюшков умирает.

 

307. Н. И. ГОНЧАРОВОЙ

 

 

5 апреля 1830 г.
В Москве.

 

Maintenant, Madame, que vous m’avez accordé la permission de vous écrire, je suis aussi ému, en prenant la plume, que si j’étais en votre présence. J’ai tant de choses à dire et plus j’y pense, plus les idées me viennent tristes et décourageantes. Je m’en vais vous les exposer toutes sincères et toutes diffuses, en implorant votre patience, votre indulgence surtout.
Lorsque je la vis pour la première fois, sa beauté venait d’être à peine aperçue dans le monde; je l’aimai, la tête me tourna, je la demandai, votre réponse, toute vague qu’elle était, me donna un moment de délire; je partis la méme nuit pour l’armée; demandez-moi ce que j’allais y faire je vous jure que je n’en sais rien, mais une angoisse involontaire me chassait de Moscou; je n’aurais pu y soutenir ni votre présence, ni la sienne. Je vous avais écrit; j’espérais, j’attendais une réponse — elle ne venait pas. Les torts de ma première jeunesse se présentèrent à mon imagination; ils n’ont ete que trop violents, et la calomnie les a encore aggravés; le bruit en est devenu, malheureusement, populaire. Vous pouviez y ajouter foi, je n’osais m’en plaindre, mais j’étais au désespoir.
Que de tourments m’attendaient à mon retour! Votre silence, votre air froid, l’accueil de Mademoiselle Natalie si léger, si inattentif… je n’eus pas le courage de m’expliquer, j’allais à Pétersbourg la mort dans l’âme. Je sentais que j’avais joué un rôle bien ridicule, j’avais élé timide pour la première fois de ma vie et ce n’est pas la timidité qui dans un homme de mon âge puisse plaire à une jeune personne de l’âge de M-lle votre fille. Un de mes amis va à Moscou, m’en rapporte un mot de bienveillance qui me rend la vie, et maintenant que quelques paroles gracieuses que vous avez daigné m’adresser auraient dû me combler de joie — je suis plus malheureux que jamais. Je vais tâcher de m’expliquer.
L’habitude et une longue intimité pourraient seules me faire gagner l’affection de M-lle votre fille; je puis espérer me l’attacher à la longue, mais je n’ai rien pour lui plaire; si elle consent à me donner sa main, je n’y verrai que la preuve de la tranquille indifférence de son coeur. Mais entourée d’admiration, d’hommages, de séductions, cette tranquillité lui durera-t-elle? On lui dira qu’un malheureux sort l’a seul empêchée de former d’autres liens plus égaux, plus brillants, plus dignes d’elle, — peut-être ces propos seront-ils sincères, mais à coup sûr elle les croira tels. N’aura-t-elle pas des regrets? ne me regardera-t-elle pas comme un obstacle, comme un ravisseur frauduleux? ne me prendra-t-elle pas en aver-sion? Dieu m’est témoin que je suis prêt à mourir pour elle, mais devoir mourir pour la laisser veuve brillante et libre de choisir demain un nouveau mari — cette idée — c’est l’enfer.
Parlons de la fortune; j’en fais peu de cas. La mienne m’a suffi jusqu’à présent. Me suffira-t-elle marié? je ne souffrirai pour rien au monde que ma femme connût des privations, qu’elle ne fût pas là où elle est appelée à briller, à s’amuser. Elle a le droit de l’exiger. Pour la satisfaire je suis prêt à lui sacrifier tous les goûts, toutes les passions de ma vie, une existance toute libre et toute aventureuse. Toutefois ne murmurera-t-elle pas si sa position dans le monde ne sera pas aussi brillante qu’elle le mérite et que je l’aurais désiré?
Telles sont, en partie, mes anxiétés. Je tremble que vous ne les trouviez trop raisonnables. Il y en a une que je ne puis me résoudre à confier au papier…
Daignez agréer, Madame, l’hommage de mon entier dévouement et de ma haute considération.
Samedi.
A. Pouchkine.

 

308. Н. О. и С. Л. ПУШКИНЫМ

 

 

6 — 11 апреля 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

(Черновое)

 

Mes très chers parents, je m’adresse à vous dans un moment qui va fixer mon sort pour le reste de ma vie.
Je veux me marier à une jeune personne que j’aime depuis un an — M-lle Natalie Gontcharof. J’ai son consentement, celui de sa mère. Je vous demande votre bénédiction non comme une vaine formalité, mais dans l’intime persuasion que cette bénédiction est nécessaire à mon bien-être — et puisse la dernière moitié de mon existence être pour vous plus consolante que ne le lut ma triste jeunesse.
La fortune de M-me Gontcharof étant très dérangée et dépendant en partie de celle de son beau-père, cet article est le seul obstacle qui s’oppose à mon bonheur. Je n’ai pas la force de songer à y renoncer. Il m’est bien plus aisé d’espérer que vous viendrez à mon secours. Je vous en conjure, écrivez-moi ce que vous pouvez faire pour…

 

309. А. X. БЕНКЕНДОРФУ

 

 

16 апреля 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

Mon Général,
Je suis tout embarrassé de m’adresser à l’Autorité dans une circonstance purement personnelle, mais ma position et l’intérêt que vous avez bien voulu me témoigner jusqu’à présent m’en font une obligation.
Je dois me marier à M-lle Gontcharof que vous avez dû voir a Moscou, j’ai son consontement et celui de sa mère; deux objections m’ont été faites: ma fortune et ma position à l’égard du gouvernement. Quant à la fortune, j’ai pu répondre qu’elle était suffisante, grâce à Sa Majesté qui m’a donné les moyens de vivre honorablement de mon travail. Quant à ma position, je n’ai pu cacher qu’elle était fausse et douteuse. Exclu du service eu 1824, cette flétrissure me reste. Sorti du Lycée en 1817 avec le rang de la 10me classe, je n’ai jamais reçu les deux rangs que me revenaient de droit, mes chefs négligeant de me présenter et moi ne me souciant pa de le leur rappeler. Il me serait maintenant pénible de rentrer au service, malgré toute ma bonne volonté. Une place toute subalterne, telle que mon rang me permet de l’occuper, ne peut me convenir. Elle me distrairait de mes occupations littéraires qui me font vivre et ne ferait que me donner des tracasseries sans but et sans utilité. Je n’y dois donc plus songer. M-me Gontcharof est effrayée de donner sa fille à un homme qui aurait le malheur d’être mal vu de l’empereur… Mon bonheur dépend d’un mot de bienveillance de celui pour lequel mon dévouement et ma reconnaissance sont déjà purs et sans bornes.
Encore une grâce: En 1826 j’apportai à Moscou ma tragédie de Годунов, écrite pendant mon exil. Elle ne vous fut envoyée, telle que vous l’avez vue, que pour me disculper. L’empereur ayant daigné la lire m’a fait quelques critiques sur des passages trop libres et je dois l’avouer, Sa Majesté n’avait que trop raison. Deux ou trois passages ont aussi attiré son attention, parce qu’ils semblaient presenter dos allusions aux circonstances alors récentes, en les relisant actuellement je doute qu’on puisse leur trouver ce sens-là. Tous les troubles se ressemblent. L’auteur dramatique ne peut repondre des paroles qu’il met dans la bouche des personnages historiques. Il doit les faire parler selon leur caractère connu. Il ne faut donc faire attention qu’à l’esprit dans lequel est conçu l’ouvrage entier, à l’impression qu’il doit produire. Ma tragédie est une œuvre de bonne foi et je ne puis en conscience supprimer ce qui me paraît essentiel. Je supplie Sa Majesté de me pardonner la liberté que je prends de la contredire; je sais bien que cette opposition de poète peut prêter à rire, mais jusqu’à présent j’ai toujours constamment refusé toutes les propositions des libraires; j’étais heureux de pouvoir faire en silence ce sacrifice à la volonté de Sa Majesté. Les circonstances actuelles me pressent, et je viens supplier Sa Majesté de me délier les mains et de me permettre d’imprimer ma tragédie comme je l’entends.
Encore une fois je suis tout honteux de vous avoir entretenu si longuement de moi. Mais votre indulgence m’a gâté et j’ai beau n’avoir rien fait pour mériter les bienfaits de l’empereur, j’espère et je crois toujours en lui.
Je suis avec la considération la plus haute
de Votre Excellence
le très humble et obéissant
serviteur

 

Alexandre Pouchkine.

 

16 avril 1830.

 

Moscou.

 

Je vous supplie, Mon Général, de me garder le secret.

 

310. В. Ф. ВЯЗЕМСКОЙ

 

 

15 — 18 апреля (?) 1830 г.
В Москве.

 

Chère Princesse, voilà vos livres — je vous les renvoie les larmes aux yeux. Quelle idée avez-vous de partir aujourd’hui — и на кого вы нас покидаете? Je viens chez vous dans un moment.

 

311. Е. М. ХИТРОВО

 

 

Середина (15–20) апреля 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

Je vous demande, Madame, un million d’excuses d’avoir été si effrontément paresseux. Que voulez-vous, c’est plus tort que moi — la poste est pour moi une torture. Permettez-moi de vous présenter mon frère et veuillez lui accorder une partie de la bienveillance que vous daignez m’accorder.
Recevez, Madame, l’assurance de ma haute considération.
A. Pouchkine.

 

312. М. П. ПОГОДИНУ

 

 

26 апреля 1830 г.
В Москве.

 

Пушкин приходил поздравить Вас с новоселием.

 

313. Д. Ф. ФИКЕЛЬМОН

 

 

25 апреля 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

Madame la Comtesse,

 

Il est bien cruel à vous d’être si aimable et de me faire éprouver si vivement la douleur d’être exilé de votre salon. Au nom du ciel, Madame la Comtesse, n’allez pas croire cependant qu’il m’ait fallu le bonheur inespéré de recevoir une lettre de vous pour regretter un séjour que vous embellissez. J’espère que l’indisposition de Madame votre Mère n’a pas eu de suite et ne vous donne plus d’inquiétude. J’aurais déjà voulu être à vos pieds et vous remercier de votre gracieux souvenir, mais mon retour est encore bien incertain.
Me permetterez-vous de vous dire, Madame la Comtesse, que vos reproches sont aussi injustes que votre lettre est séduisante. Croyez que je resterai toujours l’admirateur le plus sincère de vos grâces si simples, de votre conversation si attable et si entraînante, quand même vous avez le malheur d’être la plus brillante de nos nobles dames.
Daignez, Madame la Comtesse, recevoir encore une fois l’hommage de ma reconnaissance et celui de ma haute considération.
A. Pouchkine.

 

25 avril 1830.

 

Moscou.

 

314. В. Ф. ВЯЗЕМСКОЙ

 

 

Конец (не позднее 28) апреля 1830 г.
Из Москвы в Остафьево.

 

Vous avez raison de trouver l’Ane délicieux. C’est un des ouvrages les plus marquants du moment. On l’attribue à V. Hugo — j’y vois plus de talent que dans le dernier jour où il y ea a beaucoup.Quant à la phrase qui vous a embarrassée — je vous dirai d’abord de ne pas prendre au sérioux tout ce qu’avance l’auteur. Tout le monde a préconise le premier amour, il a trouvé plus piquant de parler du second. Peut-être a-t-il raison. Le premier amour est toujours une affaire de sentiment: plus il fut bète, et plus il laisse de souvenirs délicieux. Le second est une affaire de volupté — voyez-vous. On pourrait pousser le parallèle beaucoup plus loin. Mais je n’en ai guère le temps. Mon mariage avec Natalie (qui par parenthèse est mon cent-treizième amour) est décide. Mou père me donne 200 paysans que j’engage au lombard, et vous, chère Princesse, je vous engage à être ma посаженная мать.
A vos pieds A. P.

 

Erratum, variante: après 200 paysans:
Je les engage au lombard, et vous, divine Princesse, à être ma посаженая мать.

 

315. С. П. ШЕВЫРЕВУ

 

 

29 апреля 1830 г.
Из Москвы в Рим.

 

Примите и мой сердечный привет, любезный Степан Петрович; мы, жители прозаической Москвы, осмеливаемся писать к Вам в поэтический Рим, надеясь на дружбу Вашу. Возвратитесь обогащенные воспоминаниями, новым знанием, вдохновениями, возвратитесь и оживите нашу дремлющую северную литературу.

 

А. П.

 

316. П. А. ВЯЗЕМСКОМУ

 

 

2 мая 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

Благодарю тебя, мой милый, за твои поздравления и мадригалы — я в точности передам их моей невесте. Правда ли, что ты собираешься в Москву? Боюсь графини Фикельмон. Она удержит тебя в Петербурге. Говорят, что у Канкрина ты при особых поручениях и настоящая твоя служба при ней. Приезжай, мой милый, да влюбись в мою жену, а мы поговорим об газете иль альманахе. Дельвиг в самом деле ленив, однако ж его «Газета» хороша, ты много оживил се. Поддерживай ее, покамест нет у нас другой. Стыдно будет уступить поле Булгарину. Дело в том, что чисто литературной газеты у нас быть не может, должно принять в союзницы или Моду, или Политику. Соперничествовать с Раичем и Шаликовым как-то совестно. Но неужто Булгарину отдали монополию политических новостей? Неужто, кроме «Северной пчелы», ни один журнал не смеет у нас объявить, что в Мексике было землетрясение и что Камера депутатов закрыта до сентября? Неужто нельзя выхлопотать этого дозволения? справься-ка с молодыми министрами, да и с Бенкендорфом. Тут дело идет не о политических мнениях, но о сухом изложении происшествий. Да и неприлично правительству заключать союз — с кем? с Булгариным и Гречем. Пожалуйста, поговори об этом, но втайне: если Булгарин будет это подозревать, то он, по своему обыкновению, пустится в доносы и клевету — и с ним не справишься.
Отчего не напечатано мое посвящение тебе в третьем издании «Фонтана»? Неужто мой цензор не пропустил? Это для меня очень досадно. Узнай, пожалуйста, как и зачем.
Сегодня везу к моей невесте Солнцева. Жаль, что представлю его не в прежнем его виде, доставившем ему камергерство. Она более благоговела бы перед родственным его брюхом. Дядя Василий Львович также плакал, узнав о моей помолвке. Он собирается на свадьбу подарить нам стихи. На днях он чуть не умер и чуть не ожил. Бог знает чем и зачем он живет. — Сказывал ты Катерине Андреевне о моей помолвке? я уверен в ее участии — но передай мне ее слова — они нужны моему сердцу, и теперь не совсем счастливому. Прощай, мой милый, обнимаю тебя и Жуковского.

 

2 мая.

 

317. Н. О. и С. Л. ПУШКИНЫМ и О. С. ПАВЛИЩЕВОЙ

 

 

3 мая 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

Mes cliera Parents, j’ai reçu enrore deux de vos lettres. Je ne puis vous répondre que ce que vous savez déjà: que tout est arrangé, que je suis le plus heureux des hommes et que je vous aime de toute mon âme.
Sa Majesté m’a rait la grâce de me témoigner sa bienveillante satisfaction du mariage que je vais contracter. Elle m’a permis d’imprimer ma tragédie comme je l’entendais. Dites-le à mon frère pour qu’il le redise à Pletnef — qui m’oublie par paranthèse ainsi que Delvig.
J’ai remis votre lettre à M-me Gontcharof, je suppose qu’elle va vous répondre aujourd’hui. Mon oncle Матвей Михайлович s’est présenté chez elle avant-hier. Lui et ma tante ont pris la plus grande part a mon bonheur (je suis tout étourdi d’employer celle expression). Il y a quelques jours que je n’ai vu mon oncle Василий Львович. Je sais qu’il va mieux.
Merci, ma chère Olga, de votre amitié et de vos compliments. J’ai lu votre lettre à Nalalie, qui en a ri et qui vous embrasse.
Je vous embrasse aussi, mes chers Parents. Peut-être ces jours-ci ferai-je un voyage à Kalouga chez le grandpère de Natalie. Je voudrais bien que la noce se fît avant le carême qui va venir. Adieu encore une fois.

 

3 mai.

 

318. А. Н. ГОНЧАРОВУ

 

 

3 мая 1830 г.
Из Москвы в Полотняный завод.

 

Милостивый государь,
Афанасий Николаевич!

 

С чувством сердечного благоговения обращаюсь к Вам, как главе семейства, которому отныне принадлежу. Благословив Наталию Николаевну, благословили Вы и меня. Вам обязан я больше нежели чем жизнию. Счастие Вашей внучки будет священная, единственная моя цель и всё, чем могу воздать Вам за Ваше благодеяние.
С глубочайшим уважением, преданностию и благодарностию честь имею быть,
милостивый государь,
Вашим покорнейшим слугою.
Александр Пушкин.

 

3 мая 1830.

 

Москва.

 

319. П. А. ПЛЕТНЕВУ

 

 

Около (не позднее) 5 мая 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

Милый! победа! Царь позволяет мне напечатать «Годунова» в первобытной красоте: вот что пишет мне Бенкендорф:
«Pour ce qui regarde votre tragédie de Godounof, Sa Majesté vous permet de la faire imprimer sous votre propre responsabilité» .
Слушай же, кормилец: я пришлю тебе трагедию мою с моими поправками — а ты, благодетель, явись к Фон-Фоку и возьми от него письменное дозволение (нужно ли оно?).
Думаю написать предисловие. Руки чешутся, хочется раздавить Булгарина. Но прилично ли мне, Александру Пушкину, являясь перед Россией с «Борисом Годуновым», заговорить об Фаддее Булгарине? кажется, неприлично. Как ты думаешь? реши.
Скажи: имел ли влияние на расход «Онегина» отзыв «Северной пчелы»? Это для меня любопытно. Знаешь ли что? у меня есть презабавные материалы для романа «Фаддей Выжигин». Теперь некогда, а со временем можно будет написать это. Какое действие произвела вообще и в частности статья о Видоке? пожалуйста, отпиши.
Ах, душа моя, какую женку я себе завел! —

 

______

 

 

Сейчас получил письмо твое — благодарю, душа моя. Заключай условия, какие хочешь — только нельзя ли вместо четырех лет — три года — выторгуй хоть 6 месяцев. Не продать ли нам Смирдину и трагедию? Поручение твое к моей невесте исполнено. Она заочно рекомендуется тебе и жене твоей. Что касается до будущего местопребывания моего, то сам не знаю — кажется, от Петербурга не отделаюсь. Царь со мною очень мил.

 

320. А. Х. БЕНКЕНДОРФУ

 

 

7 мая 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

Mon Général,

 

C’est à la sollicitude de Votre Excellence que je dois la grâce nouvelle, dont 1’empereur vient de me combler: veuillez recevoir l’expression de ma profonde reconnaissance. Jamais dans mon coeur je n’ai méconnu la bienveillance, j’ose le dire, toute paternelle que me portait Sa Majesté, jamais je n’ai mal interpête l’intérêt que toujours vous avez bien voulu me témoigner; ma demande n’a été faite que pour tranquilliser une mère inquiète et que la calomnie avait encore effarouchée.
Veuillez recevoir, Mon Général, l’hommage de ma haute considération.

 

Votre très humble et très obéissant
serviteur
Alexandre Pouchkine.

 

7 mai 1830.

 

Moscou.

 

321. Е. М. ХИТРОВО

 

 

18 мая 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

Je ne sais encore si je viendrai à Pétersbourg — les chaperons que vous avez la bonté de me promettre sont bien brillants pour ma pauvre Natalie. Je suis bien à leurs pieds et aux vôtres, Madame.

 

18 mai.

 

322. М. П. ПОГОДИНУ

 

 

15 — 20 мая 1830 г.
В Москве.

 

Сделайте одолжение, скажите, могу ли надеяться к 30 мая иметь 5000 р. или на год по 10 проц., или на 6 мес. по 5 проц. — Что четвертое действие?

 

А. П.

 

323. Е. М. ХИТРОВО

 

 

19 — 24 мая 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

D’abord permettez-moi, Madame, de vous remercier pour Hernani. C’est un des ouvrages du temps que j’ai lu avec le plus de plaisir. Hugo et Sainte-Beuve sont sans contredit les seuls poètes français de l’époque, surtout Sainte-Beuve — et à ce propos, s’il est possible d’avoir à Pétersbourg les Consolations de ce dernier, faites une oeuvre de charité, au nom du ciel envoyez-les moi.
Quant à mon mariage, vos réflexions là-dessus seraient parfaitement justes, si vous m’eussiez jugé moi-même moins poétiquement. Le fait est que je suis bon homme et que je ne demande pas mieux que d’engraisser et d’être heureux — l’un est plus facile que l’autre. (Pardon, Madame: je m’aperçois que j’ai commencé ma lettre sur une feuille déchirée — je n’ai pas le courage de la recommencer).
Il est bien aimable à vous, Madame, de vous intéresser à ma situation vis-à-vis le maître. Mais quelle place voulez-vous que j’occupe auprès de lui — je n’en vois aucune qui puisse me convenir. J’ai le dégoût des affaires et des boumagui, comme le dit le comte Langeron. Etre gentilhomme de la Chambre n’est plus de mon âge, et puis que ferai-je à la cour? ni ma fortune ni mes occupations ne me le permettent. Les parents de ma femme se soucient fort peu d’elle et de moi. Je le leur rends de tout mon coeur. Ces relations sont fort agréables et je ne les changerai jamais.

 

324. М. П. ПОГОДИНУ

 

 

19 — 24 мая 1830 г.
В Москве.

 

Сделайте божескую милость, помогите. К воскресенью мне деньги нужны непременно, а на вас вся моя надежда.

 

А. П.

 

325. И. Ф. АНТИПИНУ и Ф. И. АБАКУМОВУ

 

 

27 мая 1830 г.
Полотняный завод.

 

Александр Пушкин с чувством живейшей благодарности принимает знак лестного внимания почтенных своих соотечественников Ивана Фомича Антипина и Фаддея Ивановича Абакумова.

 

27 мая 1830.
Полотняный завод.

 

326. А. Х. БЕНКЕНДОРФУ

 


29 мая 1830 г.
Из Москвы в Петербург.

 

Mon Général,

 

Je supplie Votre Excellence de me pardonner encore une fois mon importunité.
Le bisaïeul de ma promise a eu jadis la permission d’élever dans sa terre de Полотняный завод un monument à l’impératrice Catherine II. La statue colossale qu’il en a taif fondre en bronze à Berlin est tout à fait manquée et n’a jamais pu être érigée. Elle se trouve depuis plus de 35 ans ensevelie dans les caves de la maison. Des marchands de cuivre en ont offert 40 000 roubles, mais le propriétaire actuel, M-r Gontcharof, n’y a jamais voulu consentir. Il tenait à cette statue, toute difforme qu’elle était, comme au souvenir des bienfaits de la grande souveraine. Il craignait qu’en l’anéantissant il ne perdît aussi le droit d’ériger le monument. Le mariage de sa petite-fille qui s’est décidé inopinément l’a trouvé tout à fait sans ressources et après l’Empereur il n’y a guère que feu son auguste grand’mère qui puisse nous tirer d’embarras. M-r Gontcharof consent, quoiqu’à contre-cœur, à se défaire de la statue, mais il craint de perdre un droit auquel il tient. Je supplie donc Votre Excellence de vouloir bien me faire parvenir, premièrement, la permission de faire fondre la statue en question, secondement, la grâce de conserver à M-r Gontcharof le droit d’ériger dès qu’il le pourra un monument à la bienfaitrice de sa famille.
Agréez, mon Général, l’hommage de mon parfait dévouement et de ma haute considération
de Votre Excellence
le très humble et très obéissant
serviteur
Alexandre Pouchkine.

 

29 mai 1830.

 

Moscou.

 

327. М. П. ПОГОДИНУ

 

 

29 мая 1830 г.
В Москве.

 

Выручите, если возможно, а я за вас буду бога молить с женой и малыми детушками. Завтра увижу ли вас и нет ли чего готового? (в трагедии, понимается).
А. П.

 

29 мая.

 

328. НЕИЗВЕСТНОМУ

 

 

Апрель — май 1830 г.
В Москве.

 

Voilà ma tragédie. Je voulais vous l’apporter moi-même, mais tous ces jours-ci j’ai fait le jeune homme, c’est à dire que je dormais tout le long du jour.

 

329. Н. Н. ГОНЧАРОВОЙ

 

 

Начало июня 1830 г.
Из Москвы в Полотняный завод.

 

(Черновое)

 

Me voilà dans ce Moscou si triste, si ennuyeux lorsque vous n’y êtes pas. Je n’ai pas eu le courage de passer par la Nikitskaya, encore moins de venir demander des nouvelles d’Agraféna. Vous ne saurez imaginer l’angoisse que donne votre absence, je me repens d’avoir quitté Zavod — toutes mes craintes me reviennent plus vives et plus noires. Je voudrais pouvoir espérer que cette lettre ne vous trouvera plus à Zavod — je compte les quarts d’heure qui me séparent de vous.

 

330. М. П. ПОГОДИНУ

 

 

20-е числа мая — 6 июня 1830 г.
В Москве.

 

Как вы думаете, есть надежда на Надеждина или Надоумко недоумевает?

 

А. П.

 

331. М. П. ПОГОДИНУ

 

 

30 мая — 6 июня 1830 г.
В Москве.

 

Могу ли к вам заехать и когда? и будут ли деньги? у бога, конечно, всего много, но он взаймы не дает, а дарит кому захочет, так я более на вас надеюсь, чем на него (прости господи мое прегрешение).

 

А. П.

 

Post-scriptum et Nota bene: Румянцев уничтожил рогатки (chevaux de Frise) , а ввел карреи кагульские.

 

332. М. П. ПОГОДИНУ

 

 

30 мая — 6 июня 1830 г.
В Москве.

 

Если уж часть, так бо́льшую, ради бога.

 

А. П.

 

333. М. П. ПОГОДИНУ

 

 

30 мая — 6 июня 1830 г.
В Москве.

 

Надеждин хоть изрядно нас тешит иногда (тесать) или чешет etc., но лучше было бы, если он теперь потешил. Две тысячи лучше одной, суббота лучше понедельника etc.

 

Весь ваш etc.

 

334. А. Н. ГОНЧАРОВУ

 

 

7 июня 1830 г.
Из Москвы в Полотняный завод.

 

Милостивый государь
Афанасий Николаевич,

 

Каждый день ожидал я обещанных денег и нужных бумаг из Петербурга и до сих пор их не получил. Вот причина моего невольного молчания. Думаю, что буду принужден в конце сего месяца на несколько дней отправиться в Петербург, чтоб привести дела свои в порядок.
Что касается до памятника, то я тотчас по своем приезде в Москву писал о нем Бенкендорфу. Не знаю, уехал ли он с государем и где теперь он находится. Ответ его, вероятно, не замедлит.
Позвольте мне, милостивый государь Афанасий Николаевич, еще раз сердечно Вас благодарить за отеческие милости, оказанные Вами Наталии Николаевне и мне. Смею надеяться, что со временем заслужу Ваше благорасположение. По крайней мере жизнь моя будет отныне посвящена счастию той, которая удостоила меня своего выбора и которая так близка Вашему сердцу.
С глубочайшим почтением и беспредельной преданностию имею счастие быть,
милостивый государь,
Ваш покорнейший слуга
Александр Пушкин.

 

7 июня 1830.

 

Москва.

 

335. М. П. ПОГОДИНУ

 

 

8 — 9 июня 1830 г.
В Москве.

 

Слава в вышних богу, а на земле вам, любезный и почтенный! ваши 1800 р. ассигнациями получил с благодарностию, а прочие чем вы скорее достанете, тем меня более одолжите. Впрочем, я не обязался именно к которому числу.
Весь ваш
А. П.

 

336. М. П. ПОГОДИНУ

 

 

12 июня 1830 г.
В Москве.

 

Чувствую, что я вам надоедаю, да делать нечего. Скажите, сделайте одолжение, когда именно могу надеяться получить остальную сумму.
Четверг.

 

А. П.

 

337. А. Н. ГОНЧАРОВУ

 

 

28 июня 1830 г.
Из Москвы в Полотняный завод.

 

Милостивый государь
Афанасий Николаевич,

 

Только сейчас получил я бумагу Вашего поверенного и не успел еще ее пробежать. Осмеливаюсь повторить Вам то, что уже говорил я Золотову: главное дело не вооружить противу себя Канкрина, а никак не вижу, каким образом Вам без него обойтиться. Государь, получив просьбу Вашу, отдаст ее непременно на рассмотрение министра финансов, а министр, уже раз отказавши, захочет и теперь поставить на своем. Временное вспоможение (двумя или тремя стами тысяч) хотя вещь и затруднительная, но всё легче, ибо зависит единственно от произвола государева. На днях еду в Петербург, и если бумага Ваша не будет иметь желаемого успеха, то готов (если прикажете) хлопотать об этом вспоможении и у Бенкендорфа и у Канкрина. Что касается до заложения Заводов, то хотя я и уверен в согласии молодых Ваших родственников и в их повиновении Вашей воле, но в их отсутствие не осмелюсь действовать мимо их. Надеюсь, что мое чистосердечие не повредит мне в Вашем ко мне благорасположении, столь драгоценном для меня: мне казалось лучше объясниться прямо и откровенно, чем обещать и не выполнить.
Ожидая дальнейших Ваших приказаний, препоручаю себя Вашему благорасположению и честь имею быть с глубочайшим почтением и сердечной преданностию,
милостивый государь,
Ваш покорнейший слуга
Александр Пушкин.

 

28 июня 1830.

 

Москва.

 

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Дальше: 1831

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